Petersbourg ce 1 Mai 1827.
Il y a bien longtems que je n’ai eu de Vos nouvelles bien cher et estimable Chevalier et Vous savez tout le prix que j’y attache. Permettez qu’à l’occasion du départ de Mr. Hartmann, Maître de Chapelle de S. M. l’Empereur de Russie, je me rappelle à Votre précieux Souvenir et que je recommande à Vos bontés l’Artiste distingué qui désire tant faire la connoissance du célèbre Thorwaldsen. – Permettez je vous prie, à Mr. Hartmann de visiter Votre magnifique attelier. Il pourra dire en Vous connoissant, qu’il a vu le Createur de tant de chefd’oeuvres que les Siècles admireront et respecteront. – Caro e incomparabile Amico, donnez moi quelques lignes de Vos nouvelles et rappellez Vous que depuis longtems je désire avoir votre portrait que Vous m’avez promis. En le rendant à Mr. Hartmann, il me parviendroit avec assurance et cela me feroit un plaisir sensible, car mon estime et mon attachement pour Vous, Monsieur le Chevalier, egalent l’admiration que je
Vous ai vouée. Me voila encore loin de mon Pays. Puisque le sort ne m’y accorde pas une existence, il faut voulant elever mes enfans avec mon petit talent chercher ailleurs mon pain. Adieu donc, estimable Chevalier, Agreez encore l’assurance de ma plus haute estime
M Szymanowska.
Je Vs. prie beaucoup de vouloir remettre au mains propres au jeune Sculpteur Polonais Tatarkiewiecz la lettre ci jointe, qui contient une petite somme qui doit servir pour l’embalage de mon Buste, auquel votre main immortel a touchée. Je serai fort intéressée que Mr. Hartmann le vit.