Petersham a 7 mille de Londres. |
6 Octobre, 1829. |
Mon cher Thorwaldsen
Depuis mon arrivé en Angleterre je me proposois de vous ecrire pour vous demander de vos nouvelles et vous donner des notres, selon la promesse que je vous ai faite avec tant de plaisir a Rome – Votre temps est si precieu que je ne vous demande pas une longue lettre mais un mot pour me dire que vous vous portez bien, et que vous me conservez de l’amitié de loin comme de pres. Lord Dudley me charge de vous faire bien les amitiés. Nous avons mis dans notre salon le charmant soufre de l’amour, et nous ferons mettre l’inscription que c’est un present de Grand Torwaldsen!
Notre voyage a éte long mais nous avons fait un grand detour par Vienne que L. Dudley ne connoisoit pas, nous n’avons éte que 2 jours a Munich, mais nous avons été a l’eglise de St. Michel pour voir ou sera votre superbe monument, qui doit donner double immortalité au Prince Eugene.
Nous avons eu le bonheur de trouver ma belle mere Lady Bute en aise, bonne santé pour Elle. Nous allons dans quelques jours quitter les environs de Londres pour aller passer l’hiver dans le Devonshire a Turkey une petite ville sur le bord de la mer, ou on dit que le climat est beau, mais pour le climat il faut se resigner et je suis toute preparée a avoir un detestable hiver.
J’espere que vous voyez quelques fois ma soeur la Gabrielli.
J’espere quelques fois que vous ferez un voyage en Angleterre
J’espere que Vous ne doutez pas du plaisir que L. Dudley et moi nous aurions a vous voir chez nous, et nous le desirons tant que nous n’aurons le croire ecrivez moi si c’est dans vos projets futures de venir en Angleterre. Mr. Labouchere est en Suède dans ce moment, ecrivez moi si vous avez commencé la statue d’Achille.
Mon petit Nini se porte bien on le gâte beaucoup dans la famille de Dudley. Je suis contente de penser que pour lui le climat froid est bon. pour moi c’est a craindre que je n’en souffre etant si faible de santé, mais il faut rester dans le pays de son mari, mais L’Italie cher Italie on ne peut se consoler de ne pas vivre toujours a Rome.
J’espere que vous avez éte voir mon Pere comme vous le lui aviez promis.
Adieu mon cher Torwaldsen vous m’en voudrez de vous ecrire une si longue lettre et de prendre de votre temps, mais vous devez tous pardonner a mon amitie.
Je suis pour toujours
Votre affectionée amie |
Christine Dudley Stuart née Bonaparte |
vous pouvez m’addresser mes lettres aux soins de Mrs. Coutts, Strand, London ils m’enverons mes lettres ou je serai.