Francfort s. l. Main 19. Sept. 1829
Je suis un peu embarrassée Mon bien cher Chevalier Thorwaldsen sur le choix de la langue dans la quelle je voudrois me rapeller à Vous. Je n’ai jamais parlé d’autre langue avec Vous que l’Allemand – mais j’ignore si en qualité de Danois Vous liriés mes caractères gothiques. donc je veux me servir de ceux que tout le Monde lit et Vous parler de mes souvenirs agreables de mon sejour de Rome et surtout de mon desir de ne pas être oubliée de Votre part. Votre ami Mr. Gontard m’a dit dernierement que Vous iries passer quelque tems à Munic, pour etre present lorsqu’on y placera le Monument du Duc de Leuchtenberg – Si cela etoit le cas je me flatte que Vous viendriés aussi dans nos contrées – Si c’est un rève que je fais croyés qu’il est un rève bien agreable pour moi – !
Me voilà de retour depuis 4 mois et je n’ai encore rien apris de mes connoisances de Via Sistina ni de tout Rome
Serés Vous bien aussi aimable de me donner de Vos nouvelles et de me parler de ceux que je connois et dont les Talens me sont encore bien presents, parlés moi je Vous prie de Votre Attelier et de ce qui a present Vous occupe ?
Il faut Vous dire que je voudrois être utile à quelques artistes à Rome qui je sais jouissent de Votre estime et protection et je Vous prie de me dire si des peintres comme le Vieux Tyrolien Koch, des peintres de genre et des paysages voudroient essayer d’envoyer ici de leurs ouvrages – au risque de les exposer en vente ? Je Vous dirai qu’il y a ici un certain Marchand d’Estampe de Tableaux et libraire qui se nome Charles Iügel qui m’a dit qu’il seroit bien aise d’exposer des ouvrages de quelques artistes Marquants de Rome. Mr. Iügel est un homme come il faut qui entend son commerce et qui merite confiance –. Si Vous voulès essayer Monsieur d’en parler à Mr. Koch – et à d’autres comme Catel, Weller et cet autre peintre de genre dont j’ai vu des ouvrages chez Vous – je crois que c’est un nom Mayer il me semble que cela procurerait du Debit à ces Artistes et ferait fleurir le commerce. Je me repose entierement sur Votre connoissance de cause. et Vous laisse juger si Vous croyés fesable ce plan –. Mr. Iügel à dejà des Tableaux de Rheinhardt en commission – et c’est tout juste cela qui m’a fait penser à Vous proposer ce plan – je sais que le Vieux Koch n’a pas d’occasion de commander donc il lui sera peutètre agréable d’exposer quelque chose. Mr. Iügel voudroit avoir de ces objets pour le Mois de Decembre alors les Noels offrent des occasions de Vendre de bonnes choses.
J’ai à Vous rapeller à Votre Souvenir la Princesse d’Isenburg et Mr de Reizenstein,
En revenge je Vous repets encore que Vous ne pouvés croire combien je mets de prix à rester dans Votre souvenir – Je m’a plais à ne pas etre oubliée par un Talent aussi distingué que le Votre. – agrées en l’assurance bien sincère
Votre très devouée Servante
La Douarière Baronne de Panhuys
née Br. de Barckhaus.