Vous savez sans doute, deja Monsieur, le malheur immense, qui est vènu m’accabler. Et si je pleure le mari parfait, l’ami, l’être supèrieur, vous pleurez, Monsieur, l’homme des arts, et l’admirateur du vrai beau. Ses precieux et chers restes, déposés à l’eglise Grecque de Livourne, éxigent un monument, digne de son rare Gout. – Je ne saurai mieux m’adresser qu’a celui, qu’il mettait au dessus de tous les artistes modernes, et dont-il s’était declaré le partisan. Ma fortune étant petite, et devant, avant tout faire honneur aux affaires, que me laisse, mon adoré Hitroff, il faudra malheureusement nous borner à faire un basrelief. Mais je veux que ce peu de chose soit de bon goût, surtout tout à fait dans le genre Antique, et digne du conaisseur parfait auprès du quel il sera posé. – Voila Monsieur, encore une des raisons, qui me décide à m’adresser à vous. C’était avec enthousiasme qu’il parlait de vos basreliefs. Je n’ignore pas combien vous êtes occupé, cependant je suis persuadée, que vous ne me refuserez pas, et je vous en porte deja, un coeur pénétré de reconnaissance. Veuilliez faire le plutôt que vous pourrez quelques desseins, et me les envoyer par la voie de la légation d’Autriche. Ne pourrait-on pas tirer partie d’un vase et de trois figures de femmes dont une entièrement voilée serait la mienne, et les deux autres représenteraient mes deux filles qu’il adorait, et qui sont d’une rare beauté. Je pourrais vous envoyer leur tête en crayon. En me répondant, vous me parlerez aussi, Monsieur, da la Somme, que je dois vous faire passer de suite.
Cher Monsieur Thornwaldsen, songez qu’il sera digne de votre talent de travailler au monument d’un homme si parfaitement conaisseur et si grand admirateur du votre.
Elise Hitroff, nee
Princ Koutousoff smolensk.
Florence le. 12. Juin
1819.