Christian 8.
Rom
Christian 8.
Rom
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[Rejseoptegnelse 29.12.1819:]
Le 29 Decbr., ce jour fut consacré à visiter les Atteliers des Artistes modernes à Rome.
Chez les frères RiepenhausenI nous trouvâmes plusieurs petits tableaux historiques, entre autres la Mère de Coriolan, qui l’implore pour sauver Rome et le Christ bénissant des enfans. Quelques ébauches de petits tableaux représentant des saintes familles promettait beaucoup. On connaît la force de ces artistes dans le dessein, il est impossible de dessiner plus correctement et plus nettement, de même la composition est digne de leur génie en suivant les traces des meilleurs maîtres. Pour le colorit je trouve qu’ils choisissent trop des couleurs différentes ce qui gâte l’effet total d’un tableau et éblouit les yeux et de même les tintes bleuâtres font à ce qui me semble, mauvais effet. Je vis chez eux les scènes et les vues que la Duchesse de DevonshireII a fait graver en partie d’après leurs desseins pour orner l’edition d’un chant d’Horace, quelle vient de publier avec cette magnificence, et de même je vis leurs desseins pour illustrer la vie de Raphaël. Ils ont gravé les desseins de Thorwaldsen et aussi ses derniers basreliefs, mais ils n’en avait point d’empreintes, puisque Thorwaldsen est en possession des planches gravées. Je parle en pluriel de ces frères, puisqu’ils travailles toujours sous le même firma et ensemble, souvent tous les deux sur un tableau. Dans le dernier tems ils se vouent plus a la peinture qu’à la gravure. Ce sont d’aimables artistes.
Le peintre CatelIII, prussien de naissance, me paraît le plus fort en paysages et dans la perspective, mais son premier genre, qui étoit l’historique lui a valu la faculté d’orner ses paysages de figures dessinées fort correctement. Ainsi une vue de Naples est animé par toutes la foule, qui se promène et qui marchande dans la rue d’où le point de vue est prix, et la cabane d’un lazaroni ainsi qu’une voûte du palais des Caesars sur le mont palatin (d’où se présente le Collissée en perspective,) est décoré de figures convenables a la localité. Des vues de Sicile interressent par leur nouveauté et mons. Catel a répresenté la mer orageuse (dans les environs de Naples) avec une vérité qui lui fait grand honneur. Un petit tableau proprement un esquisse, représentant Rudolf de Habsbourg qui fait traverser un petit fleuve à un prêtre avec le saint sacrement sur le dos de son cheval montre surtout la faculté de ce peintre de tralter des faits historiques. Le cheval blanc même est de toute beauté, et le paysage est soigné admirablement. Des peintres de paysages modernes peu pourons surpasser Catel en habilité dans les diverses genres, car même les scènes éclairés par la lune ou par les flambeaux ne lui sont pas étrangers (tels qu’une chapelle sur le bord de la mer près de Naples, où l’effet des deux lumières étoit donné avec toute la verité et toute la grâce imaginable).
Comme peintre de quadrupèdes, surtout de vaches le sieur Voigt [Voogd]IV, hollandais de naissance, est admirable, et il ne néglige non plus le paysage. Un tableau représentant un village incendié par la foudre, d’où se sauvent un cheval et une vache traversant un petit ruisseau fait le plus grand effet. Quelques paysages des environs de Tivoli et d’Albano sont charmants.
De visiter l’attelier du Marquis CanovaV avait pour moi le plus haut intérêt. On y trouve des plâtres de tous ses ouvrages et quelques statues en marbre non achevées ou qui n’étoyent pas encore envoyés à leur destination, tel qu’une Vénus imitée d’après, mais bien préférable à celle du Palais Pitti; une Vénus couchée avec un amour à ses pieds &c. Je ne puis entrer en détail sur le mérite des différends ouvrages que j’ai vu dans l’attelier de ce célèbre artiste, les connaissances et le loisir de les étudier suffisamment me manque pour cela, mais mon sentiment général en ayant vu ces ouvrages est que Canova est un fort grand artiste, qui a le don de rendre ses statues très gracieuses, ses Vénus, sa Nymphe avec des fleurs, son Adonis dormant le sont effectivement; mais cette faculté, qui doit plaire fait quelques fois que la belle Nature, qui est la plus haute perfection de la sculpture, recoit de sa main une tinte maniérée, soit dans l’attitude (les Danseuses), soit dans la draperie (voyez I’Hébé), soit dans la physionomie (voyez la Nymphe et Magdelaine couchée) ou dans la coeffure (de presque toutcs ses femmes), même le maniement du marbre, quil fait repasser par dessu toute la statue avec des tas de paille, ce qui la rend moelleuse, mais qui ôte en même tems beaucoup des formes, qui souvent doivent être prononées, même cela dis-je nuit au naturel en plaisant peutêtre les yeux au premier abbord. Ce scu[l]pteur gracieux est moins grand pour ce qui regarde les statues héroïques, car il est tout simple qu’on demande des formes prononcés dans ce genre, et le sentimens de devoir en donner a peutêtre conduit le sculpteur a l’autre extrême celui de donner des formes ou positions outrés à cette sorte de figures ou à de tels groupes (voyez le Gladiateur qui pousse son adversaire, la groupe d’Hercule et [Lichas] et le Theseus, qui étouffe le Centaur). Un beau modèle colossal est la statue équèstre de Charles 3 destiné pour Naples. Une certaine déscence recherchée gâte beaucoup l’effet de plusieurs de ses ouvrages, ce que je remarque surtout au sujet des trois grâces, qui sont, selon mon avis, plus belles et plus gracieuses que ceux de Thorwaldsen, mais qui ne sont ni si ingénuement posées, ni si innocentes que ceux-là, puisqu’ils tiennent une draperie, où les grâces n’en ont point besoin et ne penseraient pas à le tenir. Ceux de Th. sont pour cause plus naturellement belles et ceux de Canova plus manirées quoique très belles de formes. Les bustes de Canova paraissent avoir une ressemblance agreable, ceux de Thorwaldsen ont selon mon jugement plus de vérité et d’expression; les basreliefs de Canova ne sont nullement à comparer a ceux de Thorwaldsen. Nous visitions l’attelier de Cammuchini, qui offrait le plus grand intérèt quoique le maître même étoit absent. On app[r]end à connaître cet artiste comme un dessinateur achevé; il dessine avec la plus grande précision et le plus grand soin tout le tableau en grandeur naturelle avant que de le commencer et d’après ce carton travaille-t-il alors. Cette méthode, qui est je crois unique, doit naturellement ajouter a la perfection des contours et assurer l’effet de la composition. Le choix des couleurs et l’habilité du peintre fait le reste, et quoiqu’on ne puisse disculper ce peintre çi de la remarque que beaucoup de couleurs nuisent souvent à l’harmonie, de grands ouvrages de sa main tel que le bénissement de l’église de Ravenne prouve qu’il a la faculté de rendte de grandes masses de couleurs avec la plus grande harmonie, ce qui rend justement ce tableau un des plus beaux que j’ai vu de l’art moderne. Ces portraits, quoique pas achevés minucieusement, font grand effet, et celui de Thorwaldsen entre autres a la plus grande ressemblance.
Le chevalier CammuchiniVI possède des desseins et copies précieuses de sa main d’après les chef d’oeuvres de l’art; et un étude de plâtres choisi de même qu’une galerie de tableau qui a de la réputation. Il est fort riche, et comme tel il ne travaille point avec la vitesse de ceux qui ne veulent que gagner de l’argent. Il étoit personnellement absent à Naples ce qui nous empêcha de voir sa galerie.
La connaissance du chevalier Lanti [Landi]VII m’étoit de même très interressante. Ce peintre si renommé en Italie, Directeur de l’ Academie de St. LucasVIII a le pinceau moelleux et beaucoup plus soigné que Cammuchini. L’incarnation de ses femmes nues est très belle, ce qu’un tableau en moyenne grandeur représentant Jupiter comme Faune visitant la Nymphe [Callisto], qui dort, prouve le mieu, sa Vénus et d’autres études n’étant point achevées. Il travaille toujours d’après les plus beaux modèles et paraît copier soigneusement ce qui peut quelque fois nuire a l’effet d’ensemble, par exemple son Coriolan, qui probablement est une copie exacte d’un homme du peuple manquant la noblesse qu’on aime à l’attribuer. Du reste la composition est bien pensée, il n’a pas fait la Mère seulement supliante, mais elle lui adresse le reproche que cite l’histoire: Si je n’étois point Mère, Rome ne serait point en danger! (Voilà ce qui est mieu pensé que chez les autres peintres, que nous avons vu traiter le même sujet). Le rap des filles de [Oedipe] est de même un beau tableau, le Père aveugle est bien naturellement posé. La fille est trop blême; mais le colorit est très suave en général. Les anges ou amours de ce peintre ont ce me semble une beauté un peu recherchée et non pas naturelle dans la physionomie.
Après ce jour bien employé nous passâmes la soirée au théâtre en voyant encore une fois la representation d’Othello.
Uddrag af Christian (8.) Frederiks rejseoptegnelser, jf. Fabritius, Friis & Kornerup (ed.), op. cit.
Sidst opdateret 30.01.2015
Dvs. de tyske malere, tegnere, kobberstikkere og brødre Riepenhausen.
Dvs. Hertuginden af Devonshire.
Dvs. den tyske maler Franz Ludwig Catel.
Dvs. den hollandske maler Hendrik Voogd.
Dvs. den italienske billedhugger Antonio Canova.
Dvs. den italienske maler Vincenzo Camuccini.
Den italienske maler, og fra 1817 præsident for San Luca-akademiet i Rom, Gaspare Landi.
Dvs. det italienske kunstakademi Accademia di S. Luca.