Copie
Rome le 25 Février 1845.
Monsieur le Comte,
J’ai reçu par le dernier courrier de Vienne la lettre que Votre Excellence m’avait fait l’honneur de m’adresser le 5. du ct. à laquelle se trouvait jointe celle que Sa Majesté le Roi Votre Auguste Maître s’était daigné m’écrire pour m’exprimer Sa haute et inappréciable Satisfaction des soins, qu’autorisé par Elle, j’avais pu prêter à une cause à laquelle Sa Majesté et la nation Danoise attachent un égal et vif intérêt. Si j’étais flatté en suivant par l’organe de Votre Excellence des témoignages approbateurs et de satisfaction, je ne pouvais qu’être confondu en recevant un gage si éminemment flatteur de l’auguste bienveillance du Roi. Je me permets de placer entre les mains de Votre Excellence l’expression, bien que faible de ma vive et profonde gratitude, ce sera à Vous, Monsieur le Comte, à décider si mes hommages peuvent être déposés aux pieds de Sa Majesté.
Je remercie Votre Excellence de la part qu’Elle a bien voulu prendre à procurer à Messieurs Ricci et Bravo une marque de la souveraine bienveillance de Sa Majesté. Ils s’en rendront, je n’en doute point, constamment dignes.
C’était bien à moi, Monsieur le Comte, à me féliciter des rapports directs avec Votre Excellence dont j’étais redevable à l’héritage Thorvaldsen; je ne crois pouvoir mieux Lui en prouver toute ma gratitude qu’en L’assurant que je m’estimerai heureux toutes les fois qu’il plaira à Votre Excellence de me prouver Son intime conviction du vif empressement avec lequel je seconderai les intérêts qu’Elle voudra confier à mes soins.
Agréez, Monsieur le Comte, l’assurance renouvelée de la plus haute considération, avec laquelle j’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Comte,
de Votre Excellence
le très humble et très
obéissant serviteur
Lützow.