Cracovie le 2 Julier 823
C’est avec le plus grand plaisir que je saisis l’occasion de me rapeler à Votre aimable souvenir cher Chevalier, et malgré que ma reconnaissance n’en eut point attendu, je n’osais Vous faire perdre un tems trop precieux pour les arts et pour l’univers, c’est encore par le même sistême d’economie que je ne Vous entretiens pas de l’affaire contenue dans la çi jointe de l’Abbée Sierakovski – Votre réponse est attendue avec impatience par les personnes intéressées, la mienne a un motif de plus, car le desir de recevoir de Vos nouvelles, egale les sentimens de plus haute estime et d’un entier dévouement envers le grand homme qui a bien voulu m’honorer de sa bienveillance. – Gaté par Vos bontés, je n’hésite point à Vous demander une faveur: Si avec le transport de la Statue, Vous vouliez me faire passez un plâtre de Votre buste, Vous me metriez en possession d’un tresor, dont mon pays serait jaloux – Si ma demende est indiscrète elle est excusable au moins, et j’en appelle à Vous même. – Je ne sais si l’espoir de Vous voir chez nous est fondé, mais je ne desespere point de Vous revoir chez Vous – et l’idée d’étre honoré par Vos bontés cher Chevalier, est le seul bonheur au quel je voulusse aspirer – Agreez en attendant les assurance[s] de ma plus haute consideration et de mes plus affectueux sentiments avec les quels j’ai l’honneur d’etre
Monsieur le Chevalier
Votre très humble et tres obeissant
serviteur
Ign. Mieroszevski
P S Statler reconnaissant envers son protecteur m’a demandé de le rapeler a Votre gracieux sovenir.