Paris, 9 décembre 1826.
Monsieur,
Ce que Vous m’avez fait l’honneur de m’écrire il y a quelques mois, se trouvant en opposition avec ce que m’avait dit mon Père et avec les notes qu’il a laissées relativement au grand basrelief représentant le Triomphe d’Alexandre, j’ai dû me livrer à de nouvelles recherches; mais tous mes soins ne m’ont, jusqu’à ce jour, rien fait découvrir qui puisse détruire mon opinion à l’égard du prix convenu; il faudra donc que Vous ayez la bonté, Monsieur, de consulter vos papiers, et de voir si il s’y trouve une convention, ou du moins quelque lettre qui vous assure que Vous n’êtes pas dans l’erreur.
Je ne crois pas avoir avancé que l’ouvrage en question aurait pu être achevé en 1820, mais seulement que telle avait été votre promesse, et les notes sus-mentionnées en font foi; votre étonnement ne me parait parconséquent pas motivé; En vous rappelant, d’ailleurs, combien de grands ouvrages Vous avez entrepris depuis 1817 jusqu’en 1825, et s’il est vrai, surtout, que Vous ayez, ainsi que cela m’a été assuré, exécuté dans cet intervalle de temps, deux répétitions en petit du même triomphe, Vous penserez, sans doute Monsieur, que Vous n’êtes pas tout-à-fait à l’abri du reproche d’avoir volontairement privé Celui pour qui vous professiez une amitié si vive de la satisfaction de voir terminé un ouvrage qu’il mettait tant de prix à voir placé chez lui.
A la suite des reflexions que je viens de vous soumettre permettez-moi d’ajouter que j’ai remarqué avec quelque surprise que les deux lettres que vous avez bien voulu m’adresser ne sont pas de votre écriture, et que j’esperais que vous me feriez la faveur de correspondre avec moi directement.
J’ai l’honneur de vous offrir, Monsieur le Chevalier, l’assurance des sentimens très-distigués avec lesquels je suis
Votre tres humble et
obnt. serviteur
L. de Sommariva
rue basse du rempart, 4.