Naples ce 1 Janvier 1825.
Connoissant l’interêt que Vous nous portez, bien estimable et bon Monsieur Thorwaldsen, je m’empresse de Vous écrire pour Vous annoncer que notre Voyage a été heureux. Nous sommes arrivés hier vers les cinq heures du Soir ici, par le tems le plus délicieux. – Ma pauvre Soeur a souffert mort et martyre pendant le Voyage. Aussitôt descendue de Voiture elle a demandé un dentiste, et une heure après notre arrivée à Naples, elle s’est trouvée débarassée de cette vilaine dent qui lui causoit une douleur si pénible. – J’ai eu le bonheur de trouver à la poste des lettres de mes bons parents et de mes chers petits, j’ai donc heureusement commencé la nouvelle année. Permettez cher Mr. Thorwaldsen que je Vs. la Souhaite heureuse. Je fais des voeux en même tems, qu’elle soit suivie de beaucoup d’autres. – Je Suis ravie du beau Ciel de Naples et dans l’extase de la position de Cette Capitale qui est admirable. – Cela n’empêche pas que je ne soupire après Rome. – J’y ai laissé des connoissances précieuses et des personnes qui m’ont témoigné un intérêt si bienveillant. Je me réjouis de l’idée, de me retrouver encore dans cette Métropole des Arts, où Vous Vous êtes fixé, pour leur rendre toute leur ancienne Splendeur. Dès demain je commence à faire mes Visites et dans peu il faudra me trouver bon gré, malgré dans tous les Salons de Naples. – Vous Savez que je n’aime pas beaucoup les bruyantes réunions et qu’à Rome une Soirée agréablement passée était celle, où nous Vous avons vu dans notre petit cercle. – Dès que mon Concert sera fixé je Vs. en informerai, car je me flatte que Vs. prenez part à l’Artiste Polonoise et à ses Succès. – Adieu bien cher et digne Monsieur Thorwaldsen – Conservez moi Votre précieuse amitié et croyez à l’attachement sincère et respectueux que je Vous ai voué.
M. Szymanowska
Casimira et Stanislas me chargent de leur nombreuses félicitations pour Vous, à l’occasion de la nouvelle année. Ils y joignent leurs empresses complimens. – A l’occasion, dites mille choses aimables de ma part au Comte Kossakowski. Je lui rappelle un portrait au quel j’attache beaucoup de prix, et qui [est] celui du célèbre Chevalier Thorwaldsen. –