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BAVIERE.
Munich, le 25 décembre.
Un projet qui appartient entièrement au roi autuel de Bavière, et dont il s’est occupé lorsqu’il n’était encore que prince royal, reçoit maintenant son exécution. Il s’agit d’un monument que Louis 1er veut ériger au génie allemand, c’est-à-dire aux grands-hommes qui se sont illustrés en Allemagne, depuis la plus haute antiquité jusqu’aux tems modernes. A cet effet, on a choisi un rocher à Stanff sur le bord du Danube; sur le plateau de ce rocher qui domine le fleuve, ainsi que la ville de Ratisbonne et les plaines de la Bavière , jusqu’aux montagnes du Tyrol et de Salzbourg, on construit en pierre et en marbre salzbourgeois, un immense édifice de 500 pieds de long et de 100 pieds de large. Il a la forme d’un temple et est soutenu par 56 colonnes d’ordre dorique. Ce temple portera le nom scandinave de Valhalla qui répond à-peu-près à l’idée d’un Panthéon chez les peuples de l’antiquité classique. Le Valhalla du roi de Bavière est destiné à recevoir les images des grands-hommes. On assure que plus de cent bustes ont été déjà exécutés par les plus habiles sculpteurs du Nord, tels que Thorwaldsen, Tieck, Rauch, Schadow, Eberhard, etc. On a senti que de longues rangées de bustes présenteraient un aspect trop monotone ; aussi a-t-on pris le parti de les rassembler par groupes, et de séparer ces groupes par des figures allégoriques qui représentent les principales divinités des anciens Germains. Un artiste bavarois, à Rome, M. Wagner, est chargé de composer une frise qui fera tout le tour du parallélogramme du temple. On y représentera des traits de meurs et de religion, ainsi que des événemens de l’histoire de la nation germanique, tels que les assemblées nationales, l’élévation des rois sur le pavois, le commerce de l’ambre jaune, les sacrifices druidiques, l’expédition des Cimbres, les guerres d’Arminius, et même la guerra des Allemands contre Napoléon.
Le roi fait exécuter plusieurs grands travaux de ce genre ; c’est ainsi que sous les arcades auprès du parc royal à Munich, qui ressemblent aux arcades du Palais-Royal à Paris, aux boutiques près, plusieurs peintres sont occupés à embellir les murs de tableaux dont les sujets sont tirés de l’histoire des ducs de Bavière de la race de Wittelsbach. Dans la Pinacothèque où seront conservés 1500 tableaux anciens, le roi fait peindre sous 25 arcades l’histoire de l’art chez les modernes ; la moitié des arcades est réservée à l’histoire de l’art en Italie, et l’autre moitié à l’histoire de l’art en Allemagne ; on ne dit pas si l’art en France obtiendra quelques arcades dans cette galerie.
Les peintres employés par le roi sont presque tous bavarois ; mais pour la sculpture, comme on n’est pas également avancé en Bavière, on a été obligé d’appeler le sculpteur Rauch de Berlin, pour le modèle de la statue du feu roi Maximilien, qui ornera la place publique devant le palais royal á Munich. Cette statue sera fondue en fer par Stieglmayr, dans cette capitale. Le monument aura trente-six pieds de haut, et sera orné de quatre bas reliefs qui représenteront la tolérance, la Constitution, l’Académie des beaux-arts et l’Amélioration des formes judiciaires, quatre titres de gloire du dernier roi.
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