1.10.1818

Sender

Christian 8.

Sender’s Location

Neckargemund-Heilbronn-Ludwigsburg-Stuttgart

Recipient

Christian 8.

Dating based on

Dateringen fremgår af rejseoptegnelsen.

Abstract

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Document

[Rejseoptegnelse 1.10.1818:]

À notre arrivée il fesait déjà trop tard pour voir le chateau ou sa position dans le jardin &c.; je me décidais à employer la soirée à faire la connaissance du célèbre sculpteur DaneckerI. Je me fis annoncer chez lui avec AdlerII comme des voyageurs, qui désiraient faire la connaissance de son attelier et d’un artiste aussi renommé. Il vint à nous une chandelle en main, et à la lueur de cet humble lumière je fis la connaissance de ces sublimes productions. L’AriadneIII assise sur le léoparde de son amant et couronné de lière (que possède en marbre le conseiller d’état BethmannIV a Francfort) est son chef d’oeuvre et démontre la grande habilité de l’artiste. C’est la plus belle statue de femme qu’on puisse voir, et je trouve surtout le dos admirable; pour le travail la gueule creuse de l’animal est remarquable, mais c’est ce qui entre autre rend très dif ficil de mouler cette statue, il n’en exciste en plâtre que l’exemplaire dans l’attelier du sculpteur. À cette belle statue il n’y a de manieré que la tête. Elle a été payée 3000 ducats. Une Psyché tenant une draperie devant la ceinture est une charmante statue, et un génie tenant un Hambeau éteint a aussi des belles formes. – Cette dernière statue est faite selon l’ordonnance du feu Roi de Würtemberg, qui y combinait des idées particulières et qui en général n’avait point le goût des arts, mais seulement celui du faste -. Les bustes du professeur Danecker sont remarquablement beaux; il vient de terminer celui de Schiller en grandeur colossale, et je trouve (à juger d’après les portraits) que non seulement la ressemblance, mais l’ame est empreinte dans le marbre. Le buste de la Reine étoit nouvellement moullé et d’une ressemblance frappante. Celui du Roi actuel étoit très flatté, celui du Prince Metternich l’étoit moins. Au sujet de ce dernier l’Empereur Alexandre s’étoit une fois esquivé d’une chambre à l’autre chez Danecker pour n’avoir pas toujours ce bon ami en face.

Le sculpteur me montrais aussi le modèle de la statue du Christ qu’il travaille pour la métropolitaine à Moscou. Le Christ est debout, couvert d’un talar, la main droite posé sur la poitrine gauche, la main gauche élevée vers le ciel pour marquer son union avec son Père dans les cieux. L’artiste, qui ne néglige rien qui puisse donner plus d’effet à cette statue sacrée, a receulli maintes paroles du Christ, où il parle de ses rapports d’avec le Père en présageant l’éternité, et il fait l’épreuve de les lires en fixant l’attention sur la position qu’il veut donner à sa statue, et j’avoue que j’ai trouvé que la position et le geste du Christ en prononҫant ces paroles étoit représcnté tout naturel et adopté à la signification que I’artiste voulait donner à son travail. Danecker ne forme pas sa statue en argile, mais il la travailIe d’abord en plâtre melé avec du sable, ce qui forme une masse consistante, aussi forme-t-il premièrement la statue sans vetements lesquels il aplique ensuite. Dans un appartement voisin les meilleurs statues du Musée Napoléon en plâtre étoyent placées, savoir la Venus de Médicis, l’ Apollon du Belvèdere, l’Hermaphrodite, l’Hercule avec l’enfant Bachus sur ses bras, le Torse, Laocoon et plusieurs autres. Le célèbre sculpteur prisait le Torse audessu de tous les autres comme I’imitation la plus naturelle de la chair humaine. Il disait que CanovaV étoit du même sentiment, et celui-ci reconnaissait le Torse et les statues apportées par le lord Elgin en Angleterre pour les seuls restes d’une haute antiquité vraiment grecque et du tems de plus beau de l’art tandis que les autres statues tant vantées, même l’Apollon du Belvèdere doivent en comparaison être considerées comme des copies romaines d’une antiquité grecque perdue. À l’égard de restauration il faisait remarquer que la tête et la main gauche de la Venus de Medicis n’appartenaient pas à cette belle statue, et il avait ôté le bras droit à Laocoon, puisqu’évidemment selon la structure du muscle de l’épaule le bras ne devait point être relevé en l’air, mais courbé vers la nuque pour la dégager du serpent. Je lui proposais de faire l’épreuve de restaurer son exemplaire de cette faҫon, ce qui serait très instructif pour l’artiste. Il voulait y penser. Il parlait avec beaucoup d’estime et d’intérêt de Thorwaldsen et regrettais n’avoir jamais rien vu de sa main. Après tant de civilités faites à un étranger sans le connaître, je crus ne plus devoir déguiser mon nom, et Danecker fut enchanté de faire la connaissance d’un parent du Roi de Dannemarc, qui l’avait acceulli avec tant de bontés à Vienne. Je commandais le plâtre d’une statue, du génie avec le flambeau, et le buste de Schiller chez lui, qu’il m’enverra sur le Rhin par la Hollande, et nous nous quittions en nous promettant bien de rester en liaison ensemble.

Danecker attendait les plâtres de la collection du lord Elgin qu’il croyait deja arrivés à Francfort, et moyennant cette grande et belle acquisition la collection du Roi de Würtemberg pourra être considerée de la première valeur dès qu’une salle de statue propre àcela sera arrangée. Le célèbre sculpteur paraissait compter sur le goût de la Reine pour les arts, et il venait de terminer le buste de Sa Majesté qu’il avait certainement fait con amore tant ce travail exprimait les traits et même l’âme de cette auguste Princesse. Pour l’institution d’une Académie que le Würtemberg ne possède point encore Danecker ne paraissait pas extrêmement porté pour celà, et la raison se trouve, je crois, dans sa supériorité personnelle, qu’il n’aimerait pas partager avec d’autres. Du reste il parait communicatif, et je ne doute point de son zéle à enseigner de jeunes artistes. En parlant des autres artistes à Stutgard il louait HetschVI le père comme bon dessinateur, quoique je me rappelle d’avoir entendu parler de l’inimitié entre lui et Danecker. Je lui donnais des nouvelles du fils que nous nous réjouissons de posséder en Dannemarc.

General Comment

Uddrag af Christian (8.) Frederiks rejseoptegnelser, jf. Fabritius, Friis & Kornerup (ed.), op. cit.

Thiele

Omtalt hos Thiele II, p.8f

Other references

Subjects

Persons

Commentaries

  1. Dvs. den tyske billedhugger Johann Heinrich von Dannecker.

  2. Dvs. Christian (8.) Frederiks privatsekretær Johan Gunder Adler.

  3. Dvs. værk af Johann Heinrich von Dannecker, der i dag befinder sig på Liebieghaus Skulptur Sammlung.

  4. Dvs. den tyske bankier, diplomat og filantrop Simon Moritz von Bethmann.

  5. Dvs. den italienske billedhugger Antonio Canova.

  6. Dvs. den danske arkitekt G.F. Hetsch.

Last updated 14.03.2017