Florence 15 avril 1834.
Monsieur
Je n’ose me flatter, que vous puissiez avoir conserver de moi, le moindre souvenir, mais vous ne serez pas surpris que mon admiration, et mon enthousiasme pour tout ce qui est beau, grand, et sublime, me rappellent toujours Rome, et vos chefs-d’oeuvre. Une de mes amies, la Comtesse de Sailly, part, elle pourrait visiter, vos admirables ouvrages, dont le public est en possession, mais elle n’en connaitroit pas le génie créateur, et l’homme excellent, simple, parfait, qui se cache avec tant de modestie. C’est donc, pour qu’elle reporte en France, l’idée de la simplicité, au plus haut talent, que je vous prie de l’accueillir avec cette bienveillante bonté, dont je reconnais la superiorité – , elle me rapportera de vos nouvelles, Monsieur, mais elle ne vous dira pas, que dans votre voyage de lucques à Gênes, je vous ai vû, au théatre, à lucques, que j’espèrais que vous viendriez, me dire un bonsoir, que pendant, tout l’opera, vous avez fait palpiter mon coeur d’impatience, et que j’ai eu le regret de vous voir partir, sans obtenir un signe de connoissance, je ne vous le dirois pas, si aujourd’hui même, je n’avais eu le plaisir, de parler de vous, avec une personne qui vous aime et qui vous rend toute justice. S.A.R. la Princesse de Danemark, et qui m’a parlé précisement de son passage à Lucques, et à laquelle, j’ai racconté, le bonheur que j’avais eu de vous revoir, d’un peu loin.
Adieu, Monsieur, pardonnez moi d’avoir osé vous recommander mes amies.
E. Sylvie d’Hautmesnil