Redaktørerne ved Le Moniteur Universel
Paris
Omnes
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ÉTRANGER. – On écrit de Rome, le 5 juillet : Les artistes et les amateurs des beaux-arts de notre ville ont éprouvé hier un cruel désappointement.
Les riches collections d’objets d’art antiques et modernes, que feu le célèbre sculpteur danois Thorwaldsen possédait en notre ville, et qui occupent les vastes galeries du palais Berberini, étaient, avec l’agrément des exécuteurs testamentaires, exposés au public, qui s’y rendait en foule tous les jours, surtout depuis que les journaux avaient annoncé que ces collections, que Thorwaldsen a léguées au musée, qui porte son nom à Copenhague (Danemark), devaient bientôt être expédiées à leur destination.
Hier, vers onze heures, pendant que des milliers de personnes se pressaient dans les galeries Berberini, deux huissiers (cursori) y entrèrent suivis de plusieurs recors, firent sortir le publie, et apposèrent les scellés sur toutes les portes et issues des galeries.
Ces huissiers agissaient ainsi à la requête des rois de Bavière et de Wurtemberg, qui, à cet effet, avaient élu domicile, le premier, chez M. Wagner, sculpteur célèbre, originaire de Munich; et le second, chez son consul général dans les Etats romains, M. Charles-Auguste Koeb, et cela parce que LL. MM. prétendent que Thorwaldsen, de son vivant, leur aurait fait verbalement la promesse de leur permettre de faire tirer des plâtres des ouvrages de sculpture qui lui appartenaient, promesse dont les exécuteurs testamentaires de Thorwaldsen ont déclaré n’avoir aucune connaissance, et que, pour cette raison, ils refusent de remplir, d’autant plus que l’opération en question pourrait dégrader les sculptures en marbre, et notamment détruire les plâtres des ouvrages de Thorwaldsen même, dont les galeries Berberini contiennent une collection complète, ce qui serait une perte irréparable, attendu que les sculptures originales de Thorwaldsen étant dispersées dans tous les pays de l’Europe, et même en Amérique, on ne pourrait rétablir cette collection.
Le tribunal civil de Rome, à ce qu’il parait, a autorisé l’apposition des scellés aux galeries du palais Berberini, sur la seule déclaration des deux monarques, que Thorvaldsen leur aurait donné la promesse dont il s’agit ; mais le représentant, à Rome, des exécuteurs testamentaires de Thorwaldsen, a fait signifier au roi Louis 1er et au roi Guillaume 1er, aux domiciles respectifs élus par eux à Rome, une énergique protestation, et les ont fait assigner en levée de scellés.
Cette curieuse affaire sera plaidée prochainement.
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Dette er en avisnotits fra Le Moniteur 18.7.1844.
Last updated 23.08.2022