No. 1900 af 10318
Afsender Dato Modtager
Herman Schubart [+]

Afsendersted

Rom

9.5.1818 [+]

Dateringsbegrundelse

Dateringen fremgår af brevet.

Christian 8. [+]

Modtagersted

København

Resumé

Forsikrer den alarmerede Christian Frederik om, at Alexanderfrisen til Frederik 6.s nye Christiansborg Slot vil være et originalt kunstværk og ikke en simpel kopi efter den første Alexanderfrise til Palazzo del Quirinale, og ej heller ligne Sommarivas version til Villa Carlotta ved Como-søen. Frederik 6.s version vil blive længere og få nye figurer tilføjet. Den allegoriske betydning vil blive den, at Frederik 6. (i skikkelse af Alexander den Store) bliver hyldet og anerkendt som enevældig hersker af det danske folk (i skikkelse af oldtidens babylonere).
Christian Frederik roses for Kunstakademiets bestilling af gipsafstøbninger efter alle Thorvaldsens kunstværker. Thorvaldsen vil indledningsvist sende et meget lille antal gipsafstøbninger hjem, således at han derudfra bedre kan beregne prisen for det hele; han vil gøre alt for at optimere processen og minimere udgifterne. Schubart, J.L. Lund og andre landsmænd har fået den idé, at Kunstakademiet kunne appropriere et helt lokale til Thorvaldsens kunst; en sådan samlet samling ville tjene Akademiet til ære og være instruktiv for eleverne.

Monseigneur! a Rome le 9 May 1818
C’est ici dans cette celébre ville des Césars que j’ai reçu l’aimable et interessante lettre dont Votre Altesse Royale a daignée m’honorer, en date du 11 avril dernier.
Vouloir Lui exprimer la reconnaisance, et le plaisir que m’a fait éprouver le Contenu de cette chere missive, se seroit vouloir ce que n’est pas possible, car comment les termes pouroient – ils rendre l’expression d’un coeur vivement emué, et profondement penetré de Ses bontés!
Il etoit difficile qu’une lettre de Sa main cherie peut m’arriver plus apropos. J’étois avec – et chez Thorvaldsen. Je jouis sais a coté de cet artiste Celebre du rare bonheur d’être temoin journalier des sublimes creations que produit son etonant Genie.
Freund, et Koch arriverent precisement dans ce moment-ci car nous les tennons à Rome depuis avant hier. J’ai eu beaucoup de plaisir a faire leur Connaissance, et j’en aurois plus encore à leur être utile. Le premier apportat à Thorvaldsen une lettre du Professeur Kruse, qui contenoit ce plan imprimé si bien pensé, et si bien conçu, qui est destiné a procurer au Dannemarc le plus grand Chef d’oeuvre d’un Artiste qui se fait gloire de lui apartenir. Il est Danois par le Coeur. Il appartient au monde par son talent unique, et le monde lui le prouve par le Cas qu’il fait de lui, et par l’immense reputation dont il jouit.
On a pris l’alarme en Dannemarc sur la Copie Commandée par le Comte Sommariva a Milan. On se desabusera lorsqu’on scaura que l’original se faira pour le Palais de nos Rois. Thorvaldsen veut que son plus bel ouvrage serve d’ornement a cette enceinte respectable ou viennent aboutir les sentiments et les voeux de tous les Danois. Il desire que l’entrée d’Alexandre a Babylonie, et le peuple reconnaisant qui vient a la rencontre de ce Prince pour lui offrir des dons, soit la pensée allegorique du Peuple Danois qui offre a Son Souverain l’homage de son plus bel ouvrage. Il desire que deux belles Cariatides, de grandeur plus qu’humaine soutiennent le Trone du Monarque et du Pere da sa patrie. Il desire enfin que cet ouvrage soit consideré – sous son vray point de vue, non pas comme une Copie, telle que le sera presque la frise de Sommariva. L’ouvrage qu’il faira, portera le Caractère de l’originalité, et par ses dimensions plus vastes, et par les figures nouvelles qui enrichirent le sujet. Ce ne donc pas une Copie. Thorvaldsen n’en fait au reste jamais, et même Sommariva ne possedera pas precisement l’oeuvre qui forme le plus bel ornement de la salle du Quirinal. Le Dannemarc aura l’ouvrage que son Praxitele affectionne le plus.
Il n’est pas tousjours donné au genie d’enfanter des prodiges. Thorvaldsen ne pourra jamais rien faire de mediocre; mais il n’est pas dit pour cela, qu’il pourra égaler sa plus belle pensée. Le Dannemarc doit l’avoir, enrichie de toutes les beautes de l’immagination nouvelle et de l’art ancien. Sommariva n’a demandé que ce qui existoit deja. Thorvaldsen ne pouvait pas le refuser à l’amitié et a la reconnoissance. La Venus de Canova a èté faite pour le Grand Duc de Toscane, pour la Cour de Munich, et pour le Prince Regent d’Angleterre. Elle a été encore faite pour [xx]aint particulier. Canova ne croit pas, et ne voudroit jamais dire, avoir fait des Copies. Chacun possede un original de la main du même Sculpteur, et ce qui le prouve, c’est que le prix est le même, et que la Cour de Florence qui ont la premiere de ces statues, n’a pas payé d’avantage, que ceux qui ont eus les dernieres.
Je crois donc après avoir donné ces éclaircissements à Votre Altesse Royale, eclaircissements que Thorvaldsen lui confirmera de sa propre main – je crois, dis-je, qu’Elle ne voudra pas s’opposer a l’excecution d’un plan qui est devenu en quelque sorte national, que le public Danois a appris a cherie, et qu’il Cherira encore d’avantage, lorsqu’il sera convainue qu’il offrira a son Monarque une chose digne de Lui, et de son coeur paternel. La souscription est avancée. Elle ne pourra plus rencontrer des obstacles essentiels, surtout si Votre Altesse Royale daigne la proteger. La Condition principale que fait Thorwaldsen, et de laquelle rien ne le faira departir, est celle, qu’il n’aura a faire qu’a Votre Altesse Royale seule. La bienveillance pour lui, et ses connaissances peu ordinaire, en fais d’acte, l’ont engager a prendre cette irrevocable resolution. Il y ajoute encore celle, de tout faire pour faciliter à ses Compatriotes une entreprise, qui mettra le Comble à tous ses voeux, et a sa gloire, entreprise qui n’a rien de commun avec l’interet. Votre Altesse Royale en sera convaincue, lorsque je Lui dirai, que Thorwaldsen ne demande pour son ouvrage, y compris les belles Cariatides, que 15,000 Ecus d’especes, somme qui aquierent pour ainsi dire, à ses frais, et dont il ne veut le payement qu’a raison de 2000 Especes par an; et quoique huit années ne s’ecoulerent certainement pas, avant que l’ouvrage ne soit achevé, il se contente pourtant de ce payement succesif, dont une partie se faira même posterieurement au terme de l’ouvrage. On pourroit donc aussi n’exiger des souscripteurs qu’un payement successif. Un tel plan est plus que faisable, et me semble, comme à lui, digne de toute l’attention de Votre Altesse Royale, et plus digne encore de Son puissant appui: En fixant aux souscripteurs le terme de 4 ans pour le payement de leurs Contingents, on trouveroit par les interets de la moitié du Capital, de quoi payer les frais de transport, et ceux de l’emballage.
Voila quels sont les propositions de Thorwaldsen. Ils reposent sur l’amour de sa patrie, et sur les sentiments, et la Confiance que lui inspirent les qualites eminentes du meilleur des Princes. Il Lui demande une reponse cathegorique, et aussi promte que possible pour pouvoir mettre sans le moindre delai, la main à cette belle oeuvre. Il se fais gloire de travailler pour sa patrie, et c’est la seule pensée qui guidera son ciseau, et l’excecution de son entreprise. Je le repete Monseigneur, la Frise que le Dannemarc possedera sera un original, si même l’immagination qui l’a produite date d’une époque plus ancienne. Le Professeur Kruse peut ajouter quelques mots a sa belle invitation, pour rectifier les idees de nos Compatriotes, et pour leur prouver que si Thorwaldsen est digne de leur appartenir par ses talents, il l’est egalement par la generosité de ses propositions.
Quant-au recueil de tous ses ouvrages en platre que desire l’academie, cette idée est digne d’elle et de son auguste President; mais Votre Altesse Royale ne connoit sans doute pas, tout ce qu’il faut en tems, et en ouvrage pour realiser cette idée. Les formes doivent être faites, le moule jeté, et tout cela ne scauroit [n’échouera?] se [pas à?] faire avec rapidité. Les frais ne sont pas non plus sans importance, et même pour ce qui regarde les Caisses, et l’emballage. La Fregatte du Roi ne pourra pour cette fois-ci apporter qu’une fort petite portion des nombreux ouvrages de Thorwaldsen, et il faudra remettre à l’année prochain l’expedition du reste. En attendant cet échantillon pourra donner la mesure des fraix qu’il est impossible de fixer d’avance. On faira tout ce qu’on pourra faire pour les épargner, et Votre Altesse Royale pourra juger du prix de l’ensemble par la partie qui sera envoyée a present. Elle nous a communiquée a cet egard une idée, que Lund, moi, et tous nos Compatriotes ici avoient conçue; car nous ne cessions de dire entre nous, qu’il faudroit aproprier une salle a l’academie, ou en faire construire une expres pour perpetuer la memoire de tous les ouvrages de notre Celebre artiste Danois. Rien ne pouvoit être, ni plus honorable pour l’academie, ni plus instructif pour ses eleves, soit peintres, soit sculpteurs. J’ignore encore quelles seront le peu de statues, et de basreliefs qui pourrent être formés pendant les mois qui s’ecoulerent avant l’arrivée de la fregatte. Cela faira l’objet d’une nouvelle lettre que j’aurais l’honneur, sous peu, d’adresser à Votre Altesse Royale. En attendant nous allons nous concerter avec l’ouvrier qui fait les Formes, et qui est deja excessivement occupé; car on demande, de tout coté, l’empreinte des ouvrages de Thorwaldsen. Il a du faire faire une nouvelle et seconde forme pour ses deux medaillons representantes en bas relief le jour, et la nuit, ouvrage charmant, et dont le sujet inspire un tel enthousiasme qu’on voit ces deux medaillons ici a Rome, en gravures, en peintures, en mosaiques, en Camées, et en Coquilles, surtout la nuit qui forme l’objet de l’amour, et de l’affection universelle. Sa Statue de l’Esperance a été deux fois comandée. Ce sont encore deux originaux; car il n’admet pas qu’il y ait de Copies dans ce qu’il fait. Le mercure dont il s’occupe, et qui suivant moi deviendra la plus belle de ses statues, excite un Curiosité generale. Les Chambres ou il travaille a ce bel ouvrage, ne desemplissent pas de monde, et j’excite, pour ainsi dire, a coté de Lui pendant qu’il s’occupe de cet oeuvre vrayment sublime. Le grouppe des trois Graces auquel il travaille avec son Mercure, immortalisera son Ciseau. J’ai promis a Thorwaldsen de ne pas le quitter avant que ce charmant grouppe ne soit modellé, et je maintiendrai ma parole. Je l’ai vu naitre en quelque sorte, et Votre Altesse Royale ne scauroit se faire une idée du bonheur dont je jouis en voyant avancer ce delicieux ouvrage.
Freund trouvera chez Thorwaldsen toute l’assistance qu’il peut desirer. Il le mettra a l’ouvrage, et sa modestie, ainsi que les sentiments de respect et d’admiration qu’il a conçu pour son maitre dès le premier instant où il fit sa Connaissance, doit garantir a l’academie qu’il se developera tousjours d’avantage. Thorwaldsen prie Votre Altesse Royale, de lui envoyer ceux des sculpteurs Danois qui donnent des bonnes esperances, et qui ont deja quelque habilité. Il peut les employer dans son atelier, et leur donner de quoi subsister sans qu’il en coute rien a la patrie.
Ma lettre est deja trop longue, et je crains d’abuser des bontes de Votre Altesse Royale en m’entretenant plus longtems avec Elle, et cependant j’aurai encore bien des choses a Lui dire, j’en fera le sujet d’une nouvelle lettre que j’aurai l’honneur de Lui écrire avant de quitter Rome. Je me bornerai seulement à la suplice instament de ne pas abandonner son charmant plan de venir en Italie avec Son adorable Epouse. Vous y etes attendes l’un et l’autre avec impatience. Tous les hommes interessants, toutes les Muses Vous desirent, et mes voeux les plus ardente Vous appellent. Le Changement favorable qu’a subit notre sisteme monetaire rend ce plan plus que possible, et pourquoi ne l’e[xxxx]teront Elle pas ? Les difficultés ne sont plus insurmentables. 60,000 Ri[x]bd. N.V. pour une année de voyage et de sejour pourraient suffire aujourd’hui. Ce n’est pas le bout du monde, et lorsqu’il s’agit d’emballér tout le reste d’une belle vie, on ne doit pas se soustraire a quelques sacriffices, qui ne laisseront certainement pas de regrets. Je suppose Votre Altesse Royale deja reunie a l’incomparable Princesse Caroline Amalie, soit en Fionie, soit à Sorgenfrey. Je voudrai plustot la savoir en Selande je l’avoue, quoique ce veux soit contraire a celui de mes plus chers amis. Cependant ceux de Holsteinborg et de Copenhague me fait egalement chers, et je ne fais a peine coment placer mes souhaits a cet egard. Je Vous remercie Monseigneur pour ce Catalogue si interessant de l’exposition, ou il me semble qu’il y a eu des bonnes et belles Choses.
Si Votre Altesse Royale nous rend tous heureux par sa presence en Italie, nous la reconduirons en Dannemarc Thorwaldsen et moi; car j’ose assez compter sur les bontés du Roi pour esperer qu’il me le permettra. Daignai ma mettre aux pieds de la plus adorable des Princesse, et veuilles me rapeller au souvenir de Ses Dames, et de Mr Adler. Je leur envie tous d’être si près d’Elle, Je le suis par le Coeur, et c’est avec le plus tendre et respectueuse attachement que j’ai l’honneur d’être de Votre Altesse Royale
Le tr et tr o S Ba Schubart.

Generel kommentar

Dette brev fra Herman Schubart er i realiteten Thorvaldsens svar til Christian (8.) Frederik på dennes brev af 7.4.1818 til billedhuggeren.
Nærværende brev blev sendt til Christian (8.) Frederik sammen med Thorvaldsens egenhændigt skrevne, men af Schubart konciperede, følgebrev af 9.5.1818.

Arkivplacering
Rigsarkivet, Kongehusarkivet.
Thiele
Omtalt hos Thiele II, p. 373 og 374.
Emneord
Alexanderfrisen, Christiansborg Slot, København · Alexanderfrisen, Palazzo del Quirinale, Rom · Alexanderfrisen, Villa Carlotta, Tremezzo · Bestillingen til Kunstakademiet · Christian 8.s udenlandsrejse 1818-1822 · Christiansborg Slot, Mellemværelset (Thorvaldsens Gemak) · Christiansborg Slot, Tronsalen · Hjemsendelse af Thorvaldsens kunst 1825 · Thorvaldsen og Canova · Thorvaldsen og den danske kongemagt · Thorvaldsen som Fidias eller Praxiteles · Thorvaldsen som mentor for andre kunstnere · Thorvaldsen som underviser · Thorvaldsens assistenter · Thorvaldsens fædrelandskærlighed · Thorvaldsens humor · Thorvaldsens værker, betaling i rater · Thorvaldsens værker, priser · Thorvaldsens værker, prisfastsættelse · Thorvaldsens værksteder · Thorvaldsens værkstedspraksis
Personer
Johan Gunder Adler · Antonio Canova · Caroline Amalie · Frederik 6. · Hermann Ernst Freund · Jørgen Koch · Lauritz Kruse · Kunstakademiet, København · J.L. Lund · Giovanni Battista Sommariva · Bertel Thorvaldsen · Frederikke Urne · Marie Walterstorff
Værker
Sidst opdateret 03.01.2017 Print