No. 3381 of 10318
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American Academy of the Fine Arts 1824 [+]

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Dateringen fremgår af brevet.

Bertel Thorvaldsen [+]

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Abstract

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Remarques sur une description, sur le progrès et chute des Beaux Arts.

Adressées à l’Academie de dessein a New York.

Avant de proceder à la description il ne serait pas déplacé de faire savoir á ceux qui n’ont pas vû ce Monument ; qu’il differe en caractère des autres qui existent dans l’Eglise de S.t Piere et qui ont été exécutes par Bernini et ses Elèves, leur style Ampoulé et si bien comme qu’il serait inutile de nous arreter pour faire dessus aucun commentaire; Mais quand nous arrivons á celui qui fut executé par Canova, nous sommes frappé par la difference qui se trouve dans le Style, et qui est causé par son plus grand rapprochement au style Grec, malgré neamoins qu’on peut lui reprocher de retenir plus du pittoesque que la séverité de ce style n’admet.
Les contrastes pittoresques seraient ici tout-afait deplacés toute chose devrait être soigneusement pesée et mesurée, un coté devant faire un équilibre exact a l’autre, un enfant par exemple ne serait pas un juste équilibre pour une grande figure non plus une figure s’cante ou courbée n’en ferait pas un juste pour une qui serait debout.

En considérant ce beau Monument de Thorwaldsen on se rappelle de suite le style Monumental de Donatello et de Ghiberto dont les comparetions sont strictement Sculpturesques et même elles retiennent cette uniformité qui caracterisait les écoles avant Michel Angelo et qui ajoute á leur beauté parcequ’il les rappochent davantage au Style des Grecs.

Entourée par la splendeur outrée de ce ouvrages se trouve celui de Thorwaldsen revétu de sa belle simplicité arretant paisiblement l’attention du spectateur, en même temps que son style majestueux lui parle au Cœur.

Ce monument est composé de trois figures colossales, et encore deux autres plus grand que nature la principale figure est celle du Suprême Pontife, assit sur la chaise Gestatoire ayant a chaque coté un Genie, dont un tient le livre de vie qu’il parait avoir fermé pour toujours, l’autre Genie tient le sablier et par la position de la main fait entendre que le sable est entièrement écoulé. Aux pieds du Pape, de l’une et de l’autre part sont encore deux figures Colossales, l’une represente la Contemplation et l’autre la Force. Deriere la premiere se trouve a droite elle tient dans la main gauche un grand livre ouvert qui est appuyé sur sa poitrine, l’autre est levée au visage et la position indique une profonde meditation, les yeux sont fixés sur le volume ouvert. La tête est couronnée de lauriers, et a ses pieds on voit la chouette.

Du coté opposé se voit la figure de la Force Spirituelle avec la Massue d’Hercule sous son pied gauche et revetût d’une peau de Lion qui lui couvre la tête et les épaules et vient par devant d’oû il lui tombe presque aux pieds. Le visage et les yeux sont élevés vers le Ciel, et les bras sont pliés sur la poitrine. Le Spectateur ne peut’ qu’être frappé par la philosophie de cette figure qui exprime une force divine et semble avoir les mêmes attributs que la force humaine, malgré que la figure qui est celle d’une femme est tout à fait le contraire de celle dont on se sert ordinairement pour représenter la force. Reflechissant que le Tout-puissant dédaigne l’assistance du pouvoir humain, et qu’il se sert de moyens plus modérés dans l’experise de ses forces, et qu’il méprise ceux dont les hommes se servent et qui sont employés par la force humaine. Tour cette raison la figure est representée foulant au pied la Massue et semble invoquer l’assistence du Ciel.

En effet, la resistence que ce Pontif fit pour la defence de son Eglise contre la violence humaine, était fondée sur une fermeté d’esprit que Dieu lui même avait inspirée. Cette fermeté d’esprit est admirablement exprimée par la figure principale qui represente le Pape assit dans la Chaise de St Pierre donnant la Benediction au peuple. Il porte la Tiare Papale et sa main gauche se repose sur son genou. Il est vetu des robes Pontificales, les mains qui paraissent consumées par les aux correspondent avec le reste de la personne qui exprime ce caractère de bonté et de grandeur qui le distinguait si eminement. Dessous les pieds et sur la porte du tombeau on voit deux anges qui soutiennent les armes de la famille, qui sont Sculptés en bas reliefs et qui sont travaillés avec beaucoup de délicatesse.

La figure du Pape represente un viellard venerable accablé par les ans et s’enfoncant faiblement dans sa chaise et parconsequence il lui manque cette enérgie et cet aspect imposant qui naturellement frapparait l’esprit d’un spectateur casuel. L’habillement moderne est en opposition avec la simplicité de l’ancien et n’admet pas d’une aussi grande excellence dans la sculpture, mais dans son ensemble il est arrangé avec science et produit un agreable effet.

Les figures des deux Genies sont significatives, et exécutées avec beaucoup de pureté de Style, elles aident à la composition et font groupe á la figure principale qui sans elles paraîtrait isolée, ce qui aurait produit un mauvais effet.

Les Statues de la Contemplation et de la force Divine, comme compositions surpassent toutes les productions de nos jours on ne saurait trouver paroles pour exprimer leur sublimité, en un mot ce sont des chefs d’euvres et pourrait passer pour des modeles de perfections. Lá, elles s’elevent colossalles et magestueusement comme deux colonnes de la Sagesse et de la force, elles donnent tout ensemble une idée de sentiment et de dignité et semblent annoncer les attributs de la Divinité et proclamer la gloire du Tout-puissant. Ayant vu le monument en detail, considerant un moment l’effet de son ensemble. Il est vrai que la figure principale qui est celle du Pape semble s’enfoncer dans sa chaise, et qu’elle est écrasée par la lumiere qui vient d’une fenêtre qui par malheur se trouve vis avis du monument: si cette statue eut été placée dans une niche, l’ombre lui aurait donné plus d’éffet; mais comme il se trouve actuellement le monument, est vu au plus grand desavantage, en premier lieu des belle simplicité n’est pas en harmonie avec l’eclatante exposition des arts qui l’environne encore un fort rayon de lumiere qui entre par la fenêtre qui est enface, ce qui lui ote d’éffet du clair obscure le jour vient dans les plis les plus enfoncés de la draperie de maniere que ou a une certaine distance le monument semble plat comme un dessein en contour, et ce n’est qu’après s’être rapproché que la spectateur se trouve frappé par la grandeur du relief et l’hardiesse de l’exécution. Tout consideré nous ne sommes pas surpris de voir que ce monument a excité la jalousie des artistes Romains, et la censure des ignorans. Les personnes dont le goût est vitié le condamnerent parceque quand le goût est corrompu l’esprit se plair dans des excés. Le Le bruit d’une musique guerrière éveillera les plus endures, et le doux sons du luthe touchera un cœur sensible, les paroles pompeuses frappent l’oreille pour un instant, mais le langage de la simplicité parle au Cœur. Le bruit paisible d’un ruisseau limpide soulage l’esprit tandis que la chute bruyante des eaux excite notre étonnement. La parade pompeuse des arts éblouit pour le moment tandis qu’au contraire les compositions pures existeront toujours. Le caractère grave et austère de la sculpture exige le plus haut degré de formalité dans la composition.


1re Page

12. ligne – plus de pittoresque que n’admet la sévérité de ce style

2meligne avant la
fin de la page – Et par la position de la main il fait comprendre que le sable est entierement coulé.

Avant derniere ligne. On voit une chouette.

Derniere ligne – On remarque du coté opposé la figure de la force …...

2de Page. – 11me ligne – Par cette raison C’est pourquoi (est eux qui le distinguait si eninement), que le distinguait si superieurement. mais eminement quoique peu usité a plus de force

3me Page –
3me ligne – Par consequence – Par concequant

5me ligne – L’habillement moderne, est commun il est mieux dit, Le Costume moderne –

15me lignes On ne saurait trouver paroles pour exprimer) – On ne saurait assez exprimer

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Archival Reference
m34, nr. 27-28
Last updated 11.02.2013 Print